La nature au fil de l’eau

Récompensé par les trophées Deba, Lionel Lacaze, créateur de Yak’Océan, s’est lancé dans la promenade sur l’eau avec un objectif : sensibiliser à l’environnement.

Romuald Dumas

r.dumas@sudouest.fr

Etre primé dans la catégorie « plaisir » quand on vient de créer son entreprise, c’est déjà une belle récompense. Et c’est justement celle que vient de recevoir Lionel Lacaze, fondateur et dirigeant de Yak’Océan (1), un loueur de canoë, de stand-up paddle et de pirogue hawaïenne, installé au Teich et à Sanguinet depuis juin 2012.

Moniteur de kayak durant une quinzaine d’années au sein de diverses associations, ce Testerin pur jus a quitté son travail de responsable production dans l’agroalimentaire il y a un peu moins de deux ans pour essayer de vivre de sa passion. Un pari gagnant récemment salué donc par les trophées du club d’entrepreneurs Deba (Développement économique du bassin d’Arcachon, NDLR). Mais si Lionel Lacaze est « dans les clous » de son « business plan » initial, et si ses pairs viennent de lui décerner un prix, il n’oublie pas que le succès est fragile. Pour preuve, le jeune patron a aussi monté une autre entreprise pour compléter son activité saisonnière, cette fois dans l’électricité, l’informatique et la domotique.

Un écosystème fragile

Sur le marché déjà bien fourni des loueurs de canoë ou de paddle boards, Yak’Océan a choisi de se démarquer en proposant des balades écoresponsables. « On a la chance de vivre dans un magnifique environnement, explique Lionel Lacaze. Et ces embarcations permettent de le découvrir au plus près. Il était important pour moi de mettre en valeur ce patrimoine, de promouvoir la richesse de notre région, et de sensibiliser les visiteurs à la fragilité de cet écosystème. »

Pour ce faire, le patron de Yak’Océan a d’abord choisi de privilégier des horaires décalés par rapport à ses concurrents, histoire d’éviter les grosses affluences, notamment sur le Bassin. Il a également ciblé des zones moins fréquentées et qui recèlent pourtant de véritables trésors, tels le delta de la Leyre et les abords du parc ornithologique du Teich, ou les petites criques aux eaux cristallines du lac de Cazaux-Sanguinet.

Quand aux sorties sur le Bassin, il est bien obligé de les calquer sur les horaires des marées, mais essaie, là aussi, de varier les plaisirs en proposant – entre autres – des randonnées en stand-up vers les ports ostréicoles ou une autre vision de l’île aux Oiseaux.

Redécouvrir son patrimoine

Une approche différente qui ravit les touristes, mais aussi les autochtones qui redécouvrent ainsi leur patrimoine. En effet, nombreux sont ceux qui n’ont jamais exploré les recoins cachés ou le village englouti du lac de Cazaux-Sanguinet, ou encore les eaux couleur rouille de la Leyre et sa flore omniprésente qui lui doivent d’être souvent surnommée « la petite Amazone » tant sa forêt en galerie évoque parfois la mangrove brésilienne. Et quoi de mieux qu’un kayak, qu’un paddle board ou qu’une pirogue hawaïenne pour découvrir ces sites sans en perturber la quiétude ?

Véritable ambassadeur de sa terre, et de ses eaux… Lionel Lacaze impose, depuis deux ans, sa vision d’un tourisme responsable, où l’on ne recherche pas le volume, mais la qualité.

Dans cette optique, il proposera, dès l’an prochain, des stages d’une semaine, avec hébergement au Domaine de la Forge, à La Teste-de-Buch. D’autres nouveautés sont également en préparation, mais il n’en dira pas plus…

https://www.sudouest.fr/2013/12/25/la-nature-au-fil-de-l-eau-1412394-2733.php

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